Soutenance de thèse: Paul TURCHI-DURIANI (13 DECEMBRE 2022)

Centre: UMR LISA

Projet: TERRA

Discipline: Histoire et mention: Histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain, de l'Art, de la musique

Titre de la thèse: L'implantation des Corse à Rome et dans ses environs entre le VIII° et le XIX° siècle

Résumé vulgarisé:

L’histoire de Corse doit être envisagée aussi bien du point de vue de l’intérieur de l’île que de l’extérieur de cette dernière.

Si Gênes et la métropole française ont constitué des centres d’intérêts d’études historiques, Rome et ses territoires environnants n’ont pas été soumis à une analyse précise de la communauté insulaire migrante et/ou implantée. La littérature scientifique reste fragmentaire (même si très pertinente et éclairante, notamment par le biais des productions du professeur Anna Esposito) et la communauté insulaire implantée à Rome reste méconnue alors que le phénomène migratoire vers ce secteur est parmi les plus anciens entre l’île et la péninsule.

Les Corses, subissant des pressions économiques, sociales et politiques internes, ont développé une mobilité certaine vers la Terra ferma. Parmi tous les centres de migrations et lieux d’implantation, Rome a constitué un pôle majeur, notamment à partir du XVe siècle.

Ainsi, nous avons tenté de définir les motivations du départ des insulaires mais aussi les conditions d’installation dans la ville et sa périphérie. Cette étude nous a permis de faire émerger la représentation sociale donné collectivement aux Corses, à savoir une population violente et difficilement maitrisable, notamment dans les zones périurbaines.

La première implantation des insulaires dans la périphérie de Rome est datée, par les Liber Pontificalis, de 847 ap. J.C. et du pontificat de Léon IV. À partir du XVe siècle, les données archivistiques se font plus importantes, notamment pour ce qui concerne le commerce entre Rome et l’île.

Nous avons ainsi établi des statistiques démographiques à partir de divers éléments comme les archives des actes de catholicité de la basilique San Crisogono (Trastevere) conservés auprès de l’Archivio Storico Diocesano, le recensement dit Descriptio Urbis de 1526 ainsi que les documents présents dans les archives privées de l’arciconfraternita di Santa Maria del Carmine Mater Dei.

Ces éléments démographiques, croisés aux données présente à travers un certain nombre d’actes notariés, issus de l’Archivio di Stato di Roma, nous ont permis d’esquisser le portrait d’une communauté majoritairement pauvre et peu présente dans les catégories socio-professionnelles les plus épanouies du territoire. Par le nombre, les Corses représentent ainsi l’un des premières nations étrangères dans cette ville cosmopolite (parmi les Espagnols, les Lombards...).

La cité intra-muros permet aux ressortissants de la communauté insulaire de s’intégrer de manière plus perceptible au travers des pôles de sociabilité, notamment des confréries, leur ouvrant des espaces sociaux et économiques dans lesquels ils s’insèrent.

Mots- clés : Corse – Migration – Rome – Etats pontificaux – Démographie

La soutenance aura lieu le mardi 13 décembre à 14H, Amphi Ghj.-B. Acquaviva, IUT, Campus Grimaldi

En savoir plus: Résumé scientifique