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Soutenance de thèse: Ferdinand LAIGNIER (30 novembre 2017)

Discipline et Mention: Langue et littérature françaises

Visages et masques de l’insularité. Perceptions, expressions et enjeux du schème insulaire chez Marcu Biancarelli, Michel Houellebecq et Angelo Rinaldi

Résumé vulgarisé

Les trois romans de Marcu Biancarelli, Murtoriu : ballade des innocents (2012),  Michel Houellebecq, La Possibilité d’une île (2005) et Angelo Rinaldi, La Maison des Atlantes (1973) sont mis en regard les uns vis à vis des autres afin de dégager ce que l’on nomme le « visage » et les « masques » de l’insularité qui composent l’essentiel de la « figure » de ces œuvres. Cette étude comparée porte sur le repérage et le décryptage de ces masques que l’insulaire est souvent contraint de porter : masques identitaires collectifs et individuels, masques de l’écriture, du style et donc de l’écrivain lui-même. Ces œuvres sont toutefois suffisamment diverses pour manifester l’évolution des liens qui régissent, au sein de l’île, les rapports entre le même et l’autre. De cette étude naissent des hypothèses, des constats et des conclusions dont la valeur heuristique repose sur les puissances réciproques de modélisations entre littérature insulaire et images de l’île et de ses îliens. Toutes relations qui traversent et font vivre le schème insulaire dans l’actualité de l’histoire et de la culture corses.
Au-delà du triptyque “Visage-émotion-société”, la réflexion se portera sur les figures féminines, masculines et enfantines comme autant de préludes aux imagos maternelles et paternelles. Sous la direction du schème insulaire, l’homme et la femme, en proie à des afflictions psychiques qui les rongent de l’intérieur, sont amenés à s’interroger sur une identité fluctuante, morcelée et déterritorialisée.
Face à la violence renouvelée d’un réel tragique, les personnages biancarelliens, houellebecquiens et rinaldiens exposent un univers masculin et féminin en déclin où les valeurs fondamentales de l’existence et de repli sur soi-même, de compromissions, d’hésitations, de renoncement et d’abandon nourrissent un schème de l’humain que cette thèse tentera d’exposer. Si chaque roman tire sa part de singularité, les récits n’échappent pas à la redondance de visions qui traduisent les vicissitudes de l’homme et de la femme modernes et interpellent le lecteur sur les nouveaux visages littéraires que ces derniers présentent.
            Une partie de la réflexion s’attardera également sur la critique, voire les solutions, qu’entraîne la dramatisation/amplification/caricature du désir. Une observation qui ne se contentera pas d’analyser les dérives sexuelles du libéralisme sans chercher à décortiquer les différents discours et ses formes parfois subtiles qui tentent de circonvenir cette idéologie de l’hédonisme individuel.
Une partie cernera la problématique de l’insularité, le processus d’insularisation et la dialectique du déplacement (évolutions, interactions et perspectives dans les champs sociaux, culturels, géographiques) qui façonnent le schème insulaire, envisagé dans les œuvres indépendamment les unes des autres mais également les unes en regard des autres. Les modalités d’un schème du déplacement participent à l’appréhension de l’espace induit par le départ biancarellien, l’errance houellebecquienne et l’exil volontaire rinaldien qui font de l’Ailleurs, surgissant dans l’Ici morose ayant pour corollaire l’immobilité, un horizon animé d’espoir, d’envie, de désir et de renouveau.
 
Mots-clés : Visage – Masque – Schème – Identité – Insularité

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DAVID MOUNGAR | Mise à jour le 21/11/2017